« Notre travail mérite le respect » Discours du 1er Mai 2021 de Raoul Hedebouw, porte-parole du Parti du Travail de Belgique (PTB)
Un pot de choco. C’est ce qu’ont reçu les éboueurs de Bruges en récompense de leur travail cette dernière année. Un pot de choco.
Il faut que je vous raconte ça en détail. Depuis de début de la pandémie, les éboueurs de la ville de Bruges ramassent environ 3 000 kilos de déchets supplémentaires lors de leurs tournées. Trois tonnes ! À cause du coronavirus, les gens passent plus de temps chez eux, on achète davantage en ligne, on prend des plats à emporter. Bref, tous ces déchets sont collectés chaque semaine, par tous les temps. Cette hausse de la charge de travail aurait logiquement mérité une hausse salariale. La direction de l’entreprise de gestion des déchets a donc promis « une petite compensation », et ne voilà-t-il pas que le patron est venu trouver les travailleurs de la boîte avec, je vous le donne en mille... un pot de choco ! Et ce genre d’histoires, il y en a plein en Belgique.
Or, je vais vous le dire, messieurs les grands patrons : les travailleurs ne demandent pas des pots de choco. Les travailleurs exigent le respect.
Le respect pour celles et ceux qui font tourner l’économie, mais qui ne sont pas assez payés pour leur travail.
Le respect pour toutes celles et ceux qui travaillent dur pour la société. Des ouvriers du textile aux institutrices maternelles, des dockers aux artistes, des jeunes aux infirmières.
Le 1er mai est le jour de la Fête du Travail. Parce que tout ce travail mérite le respect.
Et je comprends très bien pourquoi les éboueurs de Bruges ont avalé de travers ce pot de choco. Dans un pot de choco, il n’y a pas un gramme de respect. Ces travailleurs ont résisté. Ils ont fait grève.
Le 29 mars, non seulement les éboueurs de Bruges, mais aussi plein de gens dans notre pays, ont fait grève afin d’exiger du respect pour leur travail. Pas de pot de choco, mais des vraies augmentations salariales, justes.
Le jour de la grève, Pieter Timmermans, le patron de la FEB, l’organisation de lobbying des plus grandes entreprises, était furax. Il faut dire que ça lui arrive souvent d’être furax un jour de grève... Et qu’est ce qu’il ose sortir ? « Les syndicats ne veulent pas aider à préparer le gâteau, mais ils veulent seulement être au premier rang lorsqu’il est distribué. » Heu... Vous rigolez ou quoi monsieur Timmermans ? Plutôt que de raconter de tels bobards, vous feriez mieux d’une fois aller voir qui fait le gâteau dans les usines. Monsieur Timmermans a-t-il déjà suivi une fois dans sa vie le camion de ramassage aux côtés des éboueurs ? A-t-il déjà une fois dans sa vie chargé un navire dans un port ? Sait-il ce que c’est de faire les nuits dans une maison de repos, ou de travailler dans l’horeca ?
Non. Le gâteau, monsieur Timmermans, il est fait sur le lieu de travail. Par des personnes qui bossent. Il est donc logique que la classe travailleuse veuille recevoir en retour plus que des miettes. Les miettes, c’est pour les pigeons.
Nous ne voulons pas de miettes, mais une véritable hausse des salaires
Venons-en au fond, monsieur Timmermans. Pourquoi ne dites-vous jamais que quatre entreprises cotées en bourse sur dix ont augmenté leurs dividendes pour leurs actionnaires, au beau milieu de cette crise du coronavirus ?
Pourquoi oubliez-vous de dire que les PDG des grandes entreprises s’octroient de généreuses augmentations de salaire ? Votre pote Frans Muller, big boss de Delhaize, ne vous a jamais rien dit ? Ne me dites pas que vous ne parlez jamais pognon entre grands patrons... Et bien, votre ami M. Muller a décidé de s’accorder une toute petite augmentation de 1,6 million d’euros. Pour arriver à la bagatelle de 6 millions par an, pour un seul homme. 1,6 million d’euros : ça fait combien de pots de choco, monsieur Timmermans ?
Et donc, pour augmenter les salaires des PDG, pas de problème, c’est open bar,
mais pour augmenter les salaires des travailleurs, là ça coince. Il y a un « stuut » là, monsieur Timmermans.
Et puis il y a ce que Georges-Louis Bouchez, le président du MR, vient raconter sur cette grève. Il a déclaré que les travailleurs devaient avoir le « sens des réalités et de la solidarité » et donc… accepter le blocage de leurs salaires. Pendant ce temps-là, lui, comme président du MR, il a un salaire de 18 900 euros par mois. C’est ça avoir le « sens des réalités » à la sauce MR, monsieur Bouchez ? Je vais vous dire moi : avoir le sens des réalités, c’est se rendre compte qu’il y a en Belgique un tas de gens qui exercent des métiers essentiels pour notre société mais qui gagnent à peine 10 ou 11 euros de l’heure. C’est ça, avoir le sens des réalités à la sauce PTB.
Apparemment, ils n’ont pas bien compris tous ces ministres à la rue de la Loi, pourquoi tant de gens ont fait grève le 29 mars. Nous ne voulons pas de miettes, nous ne voulons pas d’une prime unique de trois fois rien mais d’une véritable hausse des salaires.
Le PS nous dit maintenant : « Sans augmentation de salaire, pas de dividendes non plus pour les actionnaires. » Évidemment, un gel des dividendes est une bonne mesure sociale. Cela permettra d’ailleurs d’avoir plus d’argent pour augmenter les salaires. Pendant 25 ans, ce gel des dividendes était tabou, même quand les socialistes étaient au gouvernement. C’est très clair : les lignes commencent enfin à bouger. C’est le résultat de la mobilisation des travailleurs et évidemment aussi de la montée du PTB. Mais ne nous y trompons pas. L’essentiel reste que la norme salariale doit disparaître. 0,4 % c’est insuffisant.
C’est une honte que le gouvernement Vivaldi se range du côté de la FEB dans les négociations salariales nationales. En annonçant à l’avance que s’il n’y a pas d’accord entre les organisations syndicales et le patronat, le gouvernement trancherait et que ce serait 0,4 % et rien de plus, évidemment que le patronat n’avait plus aucun intérêt à négocier et a finalement rompu ce type de négociation-là. C’est tout bonnement inacceptable. Le PS avait pourtant déclaré soutenir les grévistes, « à 200 % » même…
C’est la raison pour laquelle j’ai déposé avec mon camarade Marc Goblet, ancien Secrétaire général de la FGTB, une proposition de loi visant à abolir cette norme salariale contraignante, et à permettre des négociations salariales libres. Nous continuerons à œuvrer dans ce sens. Avec tous les travailleurs et travailleuses du Nord, du Sud et du Centre du pays, contre ceux qui veulent nous diviser. Parce que notre travail mérite le respect.
La paix et la liberté pour les personnes qui ont travaillé dur toute leur vie
Avant les élections, les socialistes avaient promis de faire passer l’âge de la pension de 67 à 65 ans. Sans quoi, ils l’affirmaient haut et fort, « pas question d’entrer au gouvernement ». C’était un point « non-négociable » dixit Paul Magnette lui-même. Et bien aujourd’hui, les socialistes sont bien au gouvernement, mais... l’âge de la pension n’a pas bougé d’un iota.
Freddy a travaillé toute sa vie comme peintre dans le secteur de la construction. Il se tue littéralement au travail, mais il ne peut pas prendre sa prépension. Le gouvernement le lui interdit. « Ces politiciens, m’explique Freddy, je les emmènerais bien un jour bosser avec moi sur ces grands échafaudages, à tirer des gros pots de peinture pleins à ras bord. On verra après ça s’ils sont toujours aussi sûrs qu’il faut absolument nous faire travailler plus longtemps. » À 67 ans, tous les métiers sont pénibles.
Mais le gouvernement en place ne trouve rien de mieux à faire que s’acharner encore plus contre la prépension. Le 1er juillet, dans deux mois, donc, l’âge de la prépension passera officiellement à 60 ans. Pourtant, les partis de la Vivaldi avaient promis une solution pour les personnes qui exercent des métiers pénibles, mais – comme par hasard – on n’en entend plus parler.
Mais nous, au PTB, nous disons clairement : celles et ceux qui ont commencé très jeunes à exercer un métier pénible ont droit au repos et à la liberté pour leurs vieux jours. La liberté de profiter de la vie, la liberté de souffler, la liberté de voyager, la liberté de reprendre ce hobby auquel ils n’avaient pas le temps de se consacrer avant. La liberté de passer plus de temps avec leurs enfants et leurs petits-enfants. Et je sais de quoi je parle quand je vois le plaisir qu’ont mes deux petits bouts de chique à aller passer du temps avec leurs grands-parents...
C’est pourquoi nous, le PTB, nous exigeons le droit à la prépension complète dès l’âge de 58 ans. Nous exigeons la paix et la liberté pour les personnes qui ont travaillé dur toute leur vie. C’est une question de respect.
Nous avons soif de liberté
La liberté ne tombe pas du ciel. Aujourd’hui, cela fait exactement 408 jours que le premier lockdown était décrété dans notre pays. Nous avons soif de liberté. Nous avons besoin de sortir boire un verre, faire un barbecue, traîner au café avec les potes. Les jeunes sont en souffrance, énormément de gens sont à bout de nerfs. Nous sommes des êtres sociaux, les autres nous manquent. Nous manquons aussi de perspectives.
Alors, on ne peut pas rouvrir tous les robinets à la fois, c’est vrai. Cela rendrait la pandémie incontrôlable, une fois encore. Mais ce qui ne va pas, c’est que ce sont toujours les mêmes qui doivent fermer, et toujours les mêmes qui restent ouverts. La plus grande source de contamination – selon les derniers chiffres disponibles – ce ne sont pas les terrasses des cafés, mais bien l’industrie, qui continue, elle, à tourner à plein régime. Pourquoi ce sujet est tabou ? Pourquoi on en parle si peu ? Où est ces millions de tests rapides gratuits que le gouvernement nous avait promis, pour que nous puissions travailler en toute sécurité ?
Tandis que les grandes entreprises continuent de profiter un max et de tourner à fond sans toujours avoir des mesures sanitaires adéquates, le secteur de la culture, lui, est à l’arrêt total depuis des mois, tout comme l’horeca. D’abord, ils étaient censés rouvrir au printemps. Puis le 1er mai. Puis c’était le 8 mai, maintenant, ils disent que ce sera « peut-être » le 8 mai, et seulement les terrasses. On est en train de nous mener en bateau, c’est chaque fois pareil.
Tenez, par exemple : vous trouvez ça normal, vous, que le gouvernement impose des mesures corona très drastiques, comme un couvre-feu, mais sans aucune base légale ? La Vivaldi veut maintenant faire passer sa fameuse « loi pandémie » qui lui permettrait de contourner la Constitution. « Ce serait non seulement explicitement inconstitutionnel, mais surtout une erreur historique », nous dit la Ligue des Droits humains à ce sujet. Et bien, elle a bien raison !
Vous trouvez ça normal, vous, de devoir faire d’énormes efforts depuis 408 jours, alors que le gouvernement continue de patauger dans la semoule ? Nous avons déjà eu 408 variantes de la même politique.
Au nom de la lutte contre la pandémie, on ne peut pas museler l’opposition sociale. Parce qu’on peut vraiment faire les choses autrement. Et il faut faire les choses autrement. Il faut des procédures de tests claires et du suivi de contacts dignes de ce nom. Mettre sur pied un poste de commandement central, au lieu de dix ministres de la Santé. Réinvestir dans des services publics forts. Il faut empêcher les travailleuses, les travailleurs et les indépendants de se noyer. Faire en sorte que les plus grandes fortunes contribuent à l’effort général. Même le FMI préconise désormais un impôt sur la fortune, alors qu’attend la Vivaldi pour faire de même ?
Pas de profit sur la pandémie
Il faut aussi faire pression sur ces firmes pharmaceutiques qui ne pensent qu’au fric. Comment le gouvernement peut-il accorder une confiance aussi aveugle au libre marché ? Les vaccins, c’est trop peu, trop tard, trop cher. Nous sommes pris en otage par des multinationales privées, qui voient dans une pandémie ni plus ni moins qu’une manière de se faire de l’argent. Pfizer vient d’annoncer vouloir vendre son vaccin à 150 euros la dose à l’avenir, alors que sa fabrication coûte 3 euros. Qui décide de tout ici ? Le gouvernement ? Nenni, ce sont les monopoles. Karl Marx disait d’ailleurs déjà : « Les seuls rouages qui mettent en mouvement l’économie politique sont la soif de profit, la cupidité et la guerre entre les individus cupides. »
Le capitalisme pharmaceutique fait passer le profit avant la santé des gens. Les firmes refusent de partager leurs vaccins avec le monde entier. Actuellement, on n’utilise que la moitié de la capacité totale de production de vaccins. La moitié seulement ! Avec un peu de bonne volonté, nous pourrions produire des millions et des millions de vaccins supplémentaires dans le monde, mais pour Big Pharma, tout ce qui compte, ce sont les bénéfices.
C’est véritablement un crime contre l’humanité. Tant que le monde entier n’est pas à l’abri du virus, personne ne l’est. Car des mutations continueront à avoir lieu dans d’autres pays du monde. Nous devons faire en sorte que la vaccination aille plus vite que le virus. Il faut lever les brevets ! Moins de bénéfices pour les actionnaires, plus de vaccins pour les peuples du monde.
Lorsque notre camarade, la députée Sofie Merckx, a proposé cette mesure au Parlement en avril 2020, aucun autre parti n’avait voté pour. Aucun. Aujourd’hui, notre revendication gagne du terrain. Avec les partis de gauche authentique de toute l’Europe, les syndicats, les ONG et les citoyens, nous voulons recueillir 1 million de signatures pour réclamer l’abolition des brevets sur les vaccins contre le coronavirus. « Cela parait toujours impossible jusqu’à ce que ce soit fait », a dit un jour Nelson Mandela. Nous croyons en ces paroles de Mandela. Nous continuerons ce combat jusqu’au bout.
Sans le droit de grève, il n’y a pas de droits sociaux
Si nous le voulons, nous avons le pouvoir de déplacer des montagnes. Aujourd’hui, le 1er Mai, nous célébrons le 100e anniversaire du droit de grève. Avant 1921, personne n’avait le droit de faire grève. Des centaines de jeunes hommes et femmes ont été emprisonnés et poursuivis comme des criminels pour avoir défendu les droits syndicaux.
Après des années de lutte et d’action, le détestable article 310 qui interdisait la grève, était enfin rayé du Code pénal belge. C’était le 24 mai 1921. C’est une étape fondamentale de notre histoire sociale. Sans le droit de grève, il n’y a pas de droits sociaux. La journée de huit heures, le suffrage universel, les congés payés : la classe travailleuse a dû se battre pour chaque millimètre de progrès social. Et Nelson Mandela avait raison. Tous ces droits sociaux semblaient également impossibles, jusqu’à ce que nos pionniers du mouvement social les imposent, par la lutte sociale.
Aujourd’hui, en 2021, on s’attaque à nouveau au droit de grève. En 2016, des piquets de grève dans le port d’Anvers ont été dispersés par la police. Par la suite, nos camarades Bruno Verlaeckt et Tom Devoght, tous deux responsables syndicaux, ont été condamnés, sous prétexte d’« entrave à la circulation ». À Liège, l’année dernière, 17 syndicalistes, dont l’actuel président de la FGTB, notre camarade Thierry Bodson, étaient condamnés pour le même motif.
Le plus grand rêve de partis tels que la N-VA et le Vlaams Belang serait un monde sans syndicats. Cela nous catapulterait cent ans en arrière.
En ce premier jour de mai, nous disons haut et fort : on ne touche pas au droit de grève. Respect pour la génération qui s’est battue pour imposer les droits syndicaux, il y a 100 ans de ça. On ne va pas laisser passer ça. C’est une promesse.
Le capitalisme est un système malade
Chers amis, chers camarades,
cette pandémie a coûté la vie à plus de 3 millions de personnes. Mais le magazine économique américain Forbes est presque euphorique et je le cite : « Malgré la pandémie, les personnes les plus riches du monde n’ont jamais vu leurs fortunes augmenter autant qu’en 2020, avec une hausse de leur richesse de 5 000 milliards de dollars, et un nombre record de nouveaux milliardaires. »
L’extrême richesse d’un côté, l’extrême pauvreté de l’autre. En un an, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté a augmenté de 500 millions. « Le fossé entre les riches et les pauvres est aussi mortel que le virus lui-même, estime Oxfam. Jamais, depuis le début de l’instauration des mesures, les inégalités mondiales n’ont autant augmenté qu’aujourd’hui. »
Le capitalisme est un système malade. Et cela ne peut mener qu’à la résistance. Regardez l’Inde, par exemple, où l’épidémie est complètement hors de contrôle. Les hôpitaux sont surchargés et l’oxygène n’est disponible que pour ceux qui peuvent se le payer. La colère de la population contre le gouvernement est énorme. En Inde aussi, le coronavirus est un virus de classe.
Certaines personnes refusent de se faire vacciner contre le coronavirus, parce qu’elles ne peuvent pas se permettre de perdre un seul jour de salaire. La classe travailleuse indienne n’a pas reçu la moindre roupie en guise de soutien en cette période difficile, mais, pendant ce temps, les bénéfices des plus grandes entreprises indiennes ont triplé. C’est la raison pour laquelle les Indiennes et les Indiens se mobilisent aujourd’hui. Et nous sommes à leurs côtés.
Le 1er Mai est la journée de la solidarité internationale. Nous sommes du côté des travailleurs. Du côté des agriculteurs et des travailleurs journaliers indiens, qui se battent pour obtenir un salaire décent. Du côté des travailleurs saisonniers qui bossent dans les serres à tomates espagnoles. Du côté des travailleurs d’Amazon qui s’unissent pour former un syndicat. Du côté de la justice.
Nous avons besoin d’une autre société
Quelle société voulons-nous ? Nous envoyons des voitures robots et des drones hélicoptères sur Mars, mais nous sommes incapables de résoudre les problèmes les plus fondamentaux et les plus urgents sur Terre. C’est une question de choix. Nous devons changer de cap. Montrer ce qui compte vraiment. L’accès à la santé et à l’éducation pour toutes et tous. Une production d’énergie propre et publique. Des transports publics performants et accessibles. Une société sans fracture numérique, avec des bases de données sous contrôle du public et le wifi gratuit. C’est beaucoup moins complexe qu’envoyer un drone hélicoptère sur Mars, et pourtant, loin là-bas dans l’espace, il vole.
Vous connaissez notre chant, l’Internationale… « Du passé faisons table rase »… Voilà ce qu’affiche clairement notre chant, l’Internationale, depuis 150 ans. Notre société ne peut pas continuer à tourner autour d’un égoïsme inhumain, de la concurrence et d’une soif de profit sans limite. Ce dogme a largement dépassé sa date de péremption.
Nous avons besoin d’une société fondée sur la solidarité et la coopération. Où les gens se sentent bien dans leur peau. Où les gens voient leur travail valorisé. Une société où chacun, chacune a sa place, où les gens prennent réellement en main leur propre avenir. Où des soins de santé performants, accessibles à tous, sont tout simplement la norme. La nouvelle norme. Une société qui investit dans la transition écologique et la révolution numérique. Où le chaos du marché fait place à une planification ambitieuse. Et où ce sont les priorités sociales qui déterminent l’agenda politique, et non les intérêts à court terme des spéculateurs boursiers et des politiciens influents.
Alors, en ce 1er Mai, osons le dire clairement, haut et fort : nous n’avons plus besoin du capitalisme. Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est d’une autre société. Une société de la solidarité internationale, une société du combat en commun pour un autre monde et surtout, une société du vrai socialisme.