« Le PTB gagne du terrain »
Le PTB présente son programme électoral et ses priorités
Au Nord, au Centre et au Sud du pays, le PTB perce et s’enracine. Dans les sondages, nous doublons notre score en Flandre par rapport à 2019, et nous dépassons les 15 % en Wallonie et à Bruxelles.
« On voit que de plus en plus de gens veulent d’une rupture à gauche », a déclaré Raoul Hedebouw lors du congrès électoral de son parti début mars. « Une grande majorité de la population veut une taxe des millionnaires et nous sommes le seul parti qui avance cette revendication. Face au statu quo libéral, mais aussi face au bloc nationaliste de la haine au Nord du pays, nous représentons cette alternative sociale qui grandit dans tout le pays et donne de l’espoir », continue le président du PTB.
Au total, le programme électoral du PTB contient 1 309 propositions, 56 chapitres et 4 thèmes prioritaires : la justice fiscale, le pouvoir d’achat, une politique climatique sociale et la lutte contre les privilèges des politiciens.
Le PTB s’est notamment basé sur sa Grande Enquête pour définir ses priorités : « Nous avons récolté 104 098 enquêtes depuis septembre », explique Raoul Hedebouw. « C’est 104 098 discussions que nous avons menées ces derniers mois. À l’écoute des gens sur le terrain, dans les entreprises ou en ligne. Aucun autre parti ne fait cela. C’est une énorme richesse. Beaucoup de gens veulent une alternative et s’engager. C’est un vrai tour de force démocratique que nous avons réalisé avec cette Grande Enquête et nous en sommes très fiers ».
Voici nos 4 priorités et nos 8 propositions principales
1. Justice fiscale
Aujourd'hui, la Belgique est un enfer fiscal pour les travailleurs et les petites entreprises, mais un paradis pour les multinationales. Le PTB défend une justice fiscale : il est grand temps que les multimillionnaires et les multinationales qui font des bénéfices contribuent également à la société.
2 % d’impôts sur les 1 % les plus riches. La pauvreté ne cesse d’augmenter mais les multimillionnaires, eux, ne paient aucun impôt sur leur fortune. PS et Ecolo avaient promis de taxer les super-riches. Une fois au gouvernement, ils n’ont rien fait. Pire, ils ont augmenté les accises sur nos factures d’énergie. Nous demandons un impôt juste de 2 % sur les fortunes supérieures à 5 millions d'euros et de 3 % au-dessus de 10 millions. La Taxe des millionnaires ne concerne que les 1 % les plus riches et peut rapporter jusqu'à 8 milliards d'euros. Nous supprimons le secret bancaire et renforçons la lutte contre l'évasion fiscale.
Stop aux niches fiscales des multinationales. Les travailleurs et les petites entreprises sont beaucoup taxés mais les multinationales, elles, échappent à l’impôt en profitant des failles prévues par la loi. Ce sont des milliards d'euros perdus chaque année. Ça suffit. Les épaules les plus fortes doivent porter les charges les plus lourdes. 25 %, c'est 25 % : les multinationales qui font des bénéfices doivent également payer le taux d'imposition des sociétés. Nous supprimons toutes les niches fiscales pour les grandes entreprises. Nous luttons contre les constructions fiscales secrètes dans les paradis fiscaux.
2. Pouvoir d'achat
Ces dernières années, presque tout est devenu plus cher. Et pas qu'un peu. Mais nos salaires, eux, n'ont pas augmenté. Pendant ce temps, de nombreuses grosses entreprises font des bénéfices records, justement grâce à ces prix élevés. Et le gouvernement ? Il a décidé de bloquer… nos salaires. Nous voulons protéger le porte-feuille des gens en augmentant les salaires et en baissant les prix.
0 % de TVA sur le caddie. Pourquoi paie-t-on des taxes sur le pain, le lait ou le papier toilette ? Ce sont quand même des biens de première nécessité. Le PTB veut supprimer la TVA sur les aliments et autres produits de base. Ça fera baisser le prix du caddie. L'Observatoire des prix vérifie si la réduction de la TVA profite aux consommateurs et ne sert pas à augmenter les bénéfices des entreprises. Si les prix ne baissent pas, le gouvernement interviendra pour les bloquer.
Augmentons les salaires. Même en travaillant, ça devient difficile de joindre les deux bouts. Pourtant, le gouvernement interdit les augmentations de salaire alors que les grosses entreprises font des profits records. Diminuons l’argent pour les actionnaires et augmentons nos salaires ! Nous voulons supprimer la loi qui bloque nos salaires avec laquelle le gouvernement interdit les augmentations de salaires supérieures à l'indexation. Les travailleurs et les syndicats doivent être libres de négocier les salaires. Nous portons le salaire minimum à 17 euros de l'heure.
3. Privilèges politiques
Les politiciens gaspillent l’argent public dans des chaises à 4 000 euros, un divan à 18 000 euros ou des voyages à Dubaï. Puis, ils viennent nous dire qu'il est normal que la vie devienne plus chère et se récompensent par des salaires somptueux de 7 000 à 15 000 euros par mois, des suppléments de pension illégaux et des parachutes dorés. Si nous voulons que les politiques soient du côté du peuple, nous devons changer fondamentalement le système politique lui-même. Mettons fin à leurs privilèges et divisons leur salaire par deux.
Supprimons les parachutes dorés des parlementaires. Les députés qui quittent le Parlement reçoivent des parachutes dorés (des indemnités de départ pouvant atteindre 280 000 euros bruts), alors que de plus en plus de travailleurs connaissent des difficultés financières. Le PTB lutte depuis des années contre cette culture de l'enrichissement personnel et des privilèges en politique. Nous supprimons les primes de départ des députés. Nous traitons les députés comme des travailleurs ordinaires, avec le même statut social.
Moins de ministres, plus d'unité. On a neuf ministres de la Santé, mais on paie toujours plus chez le dentiste ou à l'hôpital. Nous avons quatre ministres de la Mobilité, mais les trains sont toujours en retard. Il faut que ça change. Moins de ministres, une seule politique pour tout le pays : c’est bien plus efficace et moins coûteux. Nous voulons un seul ministre fédéral pour les domaines clés tels que la santé, la mobilité, l'énergie, le climat et l'emploi. Nous réduirons ainsi d'un tiers le nombre de ministres, de secrétaires d'État et de cabinets.
4. Climat
« Tirez votre plan », telle semble être la devise de la politique climatique. Le gouvernement dit qu'il faut moins prendre la voiture, mais augmente le prix des billets de train. Et ceux qui n'ont pas les moyens de rénover leur logement risquent une amende. Dans le même temps, les entreprises les plus polluantes restent à l'écart. Le PTB opte pour des solutions sociales en matière de climat, avec des transports publics de meilleure qualité et plus abordables et des coûts de rénovation plus bas.
Rénover sa maison est un droit, pas une punition. Nous faisons le choix d'une politique climatique sociale. Il faut permettre à tout le monde d’habiter un logement bien isolé. Pour cela, rénover son logement doit être un droit, pas une punition. Grâce à un prêt en tiers payant, les gens ont accès aux travaux d'isolation et aux autres rénovations permettant d'économiser de l'énergie. C'est bon pour le climat et pour notre portefeuille. Une banque publique doit avancer les prêts à la rénovation. Comme en Allemagne. Le remboursement se fait grâce aux économies réalisées sur les factures d'énergie. Nous encouragerons les vagues de rénovation par rue ou par quartier. Cela permet de gagner du temps et de réduire les coûts.
Des transports publics gratuits et de qualité. Nous voulons des transports publics de qualité, ponctuels et gratuits partout. Aujourd’hui, à Montpellier, comme dans 30 autres villes françaises, les bus et les trams sont gratuits. Au lieu de toujours punir les gens avec des taxes au nom du climat, proposons une vraie alternative de mobilité : développons les compagnies publiques de tram et de bus et rendons leur usage gratuit. Avec un plan de relance, nous veillons à ce que nos bus, trams et trains soient ponctuels et confortables. Avec un plan d'investissement ambitieux, nous élargissons l'offre, de jour comme de nuit, du travail au club de sport.
Lors de sa présentation du programme, Raoul Hedebouw a aussi interpellé le président du Parti socialiste (PS) : « Paul Magnette prétend que les propositions du PTB pour revoir la loi de blocage salariale, la TVA à 0 % sur les produits de base et la pension à 65 ans, c’est “raser gratis”. Mais il faut dire à Monsieur Magnette que non, ce ne sont pas des mesures “gratuites”, ce sont simplement des mesures de gauche – dont la plupart se trouvent d’ailleurs dans le programme du PS. Un programme de gauche pour la campagne et puis mettre toutes ses propositions à la poubelle pour monter dans un gouvernement, on espère que ce n’est pas la stratégie du Parti socialiste dans ces élections », développe Raoul Hedebouw. Et de demander : « Est-ce qu’il y aura cette fois une vraie rupture ? De notre côté, nous avons un programme de gauche, pour une véritable rupture avec les politiques libérales et nous n’allons pas le trahir. C’est pour cela que les gens nous font confiance », a affirmé le président du PTB.
Le PTB organise 160 rencontres électorales dans le pays pour présenter son programme et continuer le dialogue avec les gens. « L’enjeu, c’est de transformer le soutien actuel en vote le 9 juin et de continuer à faire grandir la dynamique. Car ensemble, on pourra imposer le changement », a conclu le président du PTB.