Maria Vindevoghel à propos de la faillite de Thomas Cook : « L’emploi doit être protégé »
Maintenant que Thomas Cook Belgique a également été déclaré en incapacité financière, la députée PTB Maria Vindevoghel met en garde contre la possibilité d’un effet boule de neige dans le secteur. Pour l’ancienne syndicaliste de la Sabena, les licenciements doivent être évités à tout prix. « Les actionnaires et employeurs ont tiré profit pendant des années des bénéfices et des bonus. Les travailleurs, eux, sont laissés aujourd’hui dans l’incertitude la plus totale. »
22 000 emplois sont sur la sellette dans le monde, et 600 000 touristes sont laissés sur le carreau. La faillite du groupe britannique Thomas Cook fait de nombreuses victimes. « Je me sens particulièrement solidaire des 600 travailleurs belges qui vivent aujourd’hui dans l’incertitude, réagit la députée PTB Maria Vindevoghel. L’incertitude de perdre son travail est quelque chose d’extrêmement lourd à porter. »
Maria Vindevoghel, qui a travaillé elle-même dans le nettoyage à l'aéroport de Bruxelles, met aussi en garde contre la possibilité d’un effet boule de neige dans le secteur aérien. « Brussels Airlines fournit la majeure partie des vols de Thomas Cook Belgique. Ces derniers sont maintenant annulés. La menace de licenciements plane aussi sur les bagagistes. J’entends que les travailleurs de tout le secteur sont extrêmement inquiets. »
Maria Vindevoghel interrogera Wouter Beke, ministre de l’Emploi, de l'Économie et des Consommateurs sur les mesures qui seront prises. Elle estime que préserver les emplois et éviter les licenciements doit être la priorité. « On en a marre que ce soient toujours aux travailleurs de payer la note. Aujourd’hui, travailleurs et voyageurs sont victimes de la spirale vers le bas qui est en cours dans le secteur aérien. C’est ce dumping des prix qui a mené Thomas Cook à sa perte. Depuis des années, les travailleurs se voient imposer des restructurations et des plans de redressement. Dans le même temps, je lis dans la presse que les grands patrons de Thomas Cook ont empoché plus de 22 millions d’euros de bonus ces cinq dernières années, sans la moindre honte. C’est dégoûtant d’entendre ensuite dire que les salaires ne peuvent plus être payés et que les factures s’entassent », estime Maria Vindevoghel, qui propose que la direction rembourse ces bonus.
« Dans cette affaire, le capitalisme montre son visage le plus cynique, ajoute-t-elle. Les grands gagnants de cette histoire sont les hedge funds qui ont spéculé sur la faillite de Thomas Cook. Ils se jettent sur l’entreprise comme des vautours et gagnent au passage plus de 227 millions d’euros en une seule journée. Expliquez cela aux milliers de travailleurs qui risquent de perdre leur emploi, aux voyageurs bloqués qui voient partir en fumée leurs vacances bien méritées. »
Maria Vindevoghel estime en outre que les voyageurs concernés doivent avoir d’urgence la garantie qu’ils pourront terminer leurs vacances, sans devoir eux-mêmes en payer les frais. « Tant les travailleurs que les voyageurs sont les victimes dans cette histoire », conclut la députée PTB.